Les structures d’un ouvrage d’art routier

Avec plus de 200 000 ponts à son actif, la France ne fait pas pâle figure à côté des autres pays et sait montrer et mettre en avant son savoir-faire. Les ouvrages d’art, en effet, véritable incarnation d’un génie-civil, ne sont pas seulement routiers, mais peuvent également supporter des autoroutes et même des voies de chemin de fer. Voyons plus en détail comment cela se définit et quels sont les différents types de ponts.

Un ouvrage d’art routier : qu’est-ce que c’est ?

Un ouvrage d’art routier est, comme son nom l’indique, une infrastructure soutenant une route. Si l’on nomme les ouvrages routiers ainsi, c’est parce qu’il demande d’importants moyens techniques et de grandes connaissances. En phase de projet ou de construction, les ouvrages d’art nécessitent alors la collaboration de plusieurs corps de métiers.

Aussi, notion très importante, pour qu’un ouvrage d’art puisse répondre à cette dénomination, il doit pouvoir répondre à l’un de ces besoins :

  • Permettre de franchir un obstacle (mer, crevasse…) ;
  • Avoir une action de protection contre les activités de la mer ou de la terre (barrage, digue…) ;
  • Pouvoir permettre la transition entre plusieurs moyens de transport (tels que les quais ou les ouvrages portuaires).

S’il ne répond pas à l’une de ces problématiques, la structure ne peut être définie comme « ouvrage d’art ».

Quels sont les différents types de ponts ?

Entre les différentes structures de pont et les différents matériaux employés, les ouvrages routiers sont extrêmement variés.

Une évolution dans les matériaux utilisés

Parce que la découverte de l’utilité des ponts ne date pas d’hier, les civilisations passées s’en servaient déjà pour franchir des obstacles naturels (fleuves, rivières…) ou faire barrage aux ennemis en cas de guerre ou de bataille. Ayant moins de moyens techniques, les architectes imaginaient surtout des ponts en pierre ou en bois. Aujourd’hui, ce sont les ponts en béton qui sont privilégiés pour leur solidité et leur robustesse face à l’épreuve du temps. Le seul point faible des ponts en béton : la corrosion, qui attaque les câbles. À travers le monde, il existe aussi des édifices en métal.

Les différentes structures de pont

Au-delà des matériaux choisis, ce sont aussi les structures de ponts qui diffèrent. Là, ce n’est pas tant l’époque qui influence l’architecte, mais plutôt le style qu’il a voulu donner au pont. Ainsi, les différentes structures de pont sont :

  • Les ponts voûtés, avec différents types d’arc (ogival, anse de panier…) ;
  • Les ponts à poutres (en béton, en acier, en métal…) ;
  • Les ponts en arc (suspendu, intermédiaire ou porté) ;
  • Les ponts suspendus ;
  • Les ponts à haubans.

C’est toute cette variété de ponts, répartie à travers la France et même au-delà de nos frontières, qui fait toute la richesse de nos paysages.

Qui assure la surveillance d’un ouvrage d’art routier national ?

Parce qu’un pont nécessitant des réparations peut vite devenir dangereux pour quiconque le traverse, en France, 4 organismes et institutions publiques sont en charge de la surveillance des ouvrages d’art routier :

  • Ministère de la Transition écologique et solidaire ;
  • Ministère de la Cohésion des territoires ;
  • CEREMA, le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (qui est sous la tutelle des deux ministères) ;
  • Instruction Technique de Surveillance et d’Entretien des Ouvrages d’Art.

Enfin, parce que les ouvrages d’art routier voient passer et repasser des véhicules en tout genre à longueur de temps, des travaux publics sur la voirie doivent également être engagés lorsque cela est nécessaire. La chaussée, comme sur une route « normale », connaît les variations de température et les variations climatiques.

Ainsi, au même titre que la structure même de l’ouvrage d’art, c’est l’ensemble qui doit être étroitement contrôlé.

Quels sont les grands ouvrages d’art routier et autoroutier célèbres en France ?

Même si la France, parmi les 250 000 ponts répartis à travers le territoire, ne compte pas l’ouvrage d’art routier le plus long du monde (celui-ci mesure une peu plus de 16 km et se situe au Viêt Nam), est tout de même célèbre pour un certain nombre de ces ponts.

Nous connaissons tous la fameuse comptine dans laquelle nous « dansons tous en rond sur le pont d’Avignon ». Ce pont, fierté de la France, est notamment connu pour son histoire riche. Petite anecdote : ce pont s’appelle en réalité le pont Saint-Bénézet.

Un autre pont, et bien plus grand, le viaduc de Millau. Le saviez-vous : alors que la plupart des ponts sont construits pour une durée de 100 ans en moyenne, le viaduc de Millau a été mis en place dans le but de tenir près de 120 ans. Achevé en 2001, autant dire qu’il a encore de longues décennies devant lui !

Si celui-ci est connu, c’est parce qu’il occupe la première place dans le classement des ponts les plus longs de France. Il s’agit bien sûr du pont de Normandie, pont à haubans, long de plus de 2 km.

Enfin, terminons par le pont le plus vieux de France : le pont du Gard. Les recherches historiques datent de l’époque antique, aux alentours du Ier siècle.